Dès 8 ans

C’est un film singulier, légèrement fantastique et très touchant. « Tony, Shelly et la lumière magique » met en scène deux jeunes enfants. Tony, 11 ans, est né avec une particularité unique : il brille.

Enfermé chez lui par des parents qui le surprotègent, il passe ses journées dans sa chambre où il a construit un bunker de couvertures. Quand il sort, il enfile toutes sortes de déguisements bizarres.

Tony fait le vœu – car c’est Noël- d’avoir une amie. Il est exaucé : Shelly arrive dans l’immeuble. Elle vit seule avec sa mère, une ancienne ballerine vedette qui a bien du mal à renoncer à sa carrière. Shelly a une lampe torche « magique » : elle fait apparaître tout ce que la petite fille imagine. Or, Tony parvient à voir ses créations imaginaires. Cela crée entre eux un lien unique.

Une belle dramaturgie

L’arrivée de Shelly bouleverse le monde de Tony et de l’immeuble dans lequel ils habitent. Car dans cette maison, de mystérieuses petites boules de poils noirs virevoltent autour des habitants et aspirent la lumière. Le vieux gardien les met en garde. L’Esprit de la Maison appartient à la maison. Il était là bien avant tous les autres habitants.

« Tony, Shelly et la lumière magique » aborde de multiples thématiques avec finesse. Une histoire d’amitié en tout premier lieu. Le film aborde aussi les questions de différence, d’émancipation car cette nouvelle amitié donne aux enfants la force de grandir et de quitter les attachements pas toujours ajustés de leurs parents. Les parents de Tony, inquiets pour leur fils, attachent une corde à son pantalon lorsqu’il veut sortir de l’appartement. Tout un symbole. La multiple galerie de personnages souligne de nombreux traits de caractère de notre société : on y retrouve la suspicion, la jalousie, les querelles de voisinages, mais aussi les rêves ou espoirs déçus, et surtout le vivre ensemble, dans ce huis-clos mystérieux.

Un travail minutieux pour des marionnettes très expressives

Le film de Filip Pošivač, illustrateur et réalisateur de films d’animation tchèque a nécessité huit ans de travail. Il s’inscrit dans la tradition des films d’animation et de la marionnette animée de la République tchèque. Filip Pošivač a créé tout un univers extrêmement détaillé, riche en matières et en couleurs, avec une neige plus vraie que nature qui tombe sur la ville par exemple ou un moelleux matelas de couverture colorées pour construire le « bunker » de Tony. Les plantes et les deux oiseaux apportent une dimension onirique à l’histoire, en contrepoint de l’ambiance obscure de l’immeuble.

Filip Pošivač a travaillé avec l’écrivaine et scénariste Jana Šr.mkov, autrice de livres pour enfants. Une réussite. « Elle a apporté sa capacité d’empathie à l’égard des personnages. C’est grâce à elle que nous avons pu appréhender Tony et Shelly de façon aussi proche, intime, un peu comme s’ils étaient nos propres enfants », indique Filip Pošivač. Le travail sur les marionnettes est lui aussi délicat et donne des personnages très expressifs. Les cadrages soulignent le côté « aventure » de la quête des deux enfants.

Le film a reçu le prix du jury « Contrechamp » du festival d’Annecy 2023 dans la catégorie long métrage.

Durée : 1h23. Distribution : Eurozoom.

Sortie en salle : le 11 décembre 2024.

Il ne vous reste qu’à aller le voir.

https://www.eurozoom.fr/

Article écrit en novembre 2024

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